Éméric Chevalier ~Cible d'un pantin déréglé~
Messages : 10 Date d'inscription : 17/02/2012 Age : 28 Localisation : Dans mes vêtements aux dernières nouvelles... Enfin je crois. O_o
| Sujet: Éméric Chevalier - Quand vous hante une folie du nom de... Lucyfer Ven 17 Fév - 23:11 | |
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Nom : Chevalier Prénom : Éméric / Lucyfer Âge : 17 ans / 3422 ans ? À la louche hein. Arme(s) : Aucune, heureusement... Les écharpes, ça compte pour étrangler ? Groupe : Étrangers Rôle : Ben... étranger. Aime : D'un côté ce jeune homme aime le calme et la douceur, de l'autre cette folie jouis de ce qui est lié à la mort... N'aime pas : Disons qu'ils ne s'apprécient ni l'un ni l'autre et que quand l'un n'aime pas ce qui fait peur l'autre n'aime pas les gamine et... les homosexuels. =_= Rang désiré : Pourquoi on me le demande encore ? J'ai pas le choix de toutes façons depuis le temps... -_-' |
Mignon ? C'est une bien belle façade en effet... Un démon dans un réceptacle au visage angélique. Comment songer un seul instant que ce jeune d'à peine 17 ans qui doit en paraître 12 possède en lui un monstre assoiffé de meurtre ? On le regarde, aussi longtemps que l'on veut. A part cette lueur méfiante dans le regard et cette air qui se veut menaçant, le jeune Éméric a tout d'un simple enfant innocent. Il n'est en rien dangereux, c'est un chien qui ne mord pas, qui fuit la queue entre les pattes. Ou un chat qui a beau miauler aussi fort qu'il le veut n'attirera jamais l'attention sur lui. Il semble si fragile et si seul qu'il est difficile de le voir autrement que comme un animal appeuré, sur la défensive ; il n'a vraiment rien pour impressionner, rien qui fasse qu'on le regarde d'un oeil autre qu'attendri peut-être à la large limite... Son visage est plutôt rond, par rapport à la moyenne de ceux de son âge, et présente les traits fins des plus jeunes. Il est très difficile de trouver précisément son âge, car il paraît vraiment si jeune... Et même dans sa manière de penser, rien ne donne vraiment l'impression qu'il a plus de la treizaine pour tout dire. En outre, ses joues arrondissent encore plus la forme de son visage, et les traits de son nez et de ses lèvres sont si fins qu'on l'imagine encore tout jeune. Ses yeux au contraire plutôt ronds lui rendent difficile la tâche d'avoir un regard méchant, avec leur clarté et leur innocence dans ce profond regard émeraude. Mais pourquoi un si jeune garçon tente-t-il d'impressionner, d'éloigner ? Il semble constamment sur ses gardes, comme s'il craignait de se briser. Remarquez, cela n'étonnerai personne : plus petit que la moyenne, il présente un manque considérable de force. Suite à son proche passé de prisonnier, il a perdu beaucoup en muscle, en résistance... Il est devenu bien plus maigre que la moyenne, semblant légèrement en sous-poids, et si fragile qu'une chute d'une hauteur à peine considérable lui suffirait sans doutes à le blesser, si bien qu'il en est devenu d'autant plus prudent, préférant garder ses distance, rasant les murs ; le voir dos à ces géants de pierre que sont les murs des rues de sa ville lui donne encore plus l'apparence d'un insecte prêt à se faire écraser. Il a la peau extrêmement pâle à première vue, mais ce n'est pas grave, après tout ce temps il recommence peu à peu à aller vers le soleil. Lui qui ne se sent à l'aise que dans des endroits étroits et sombres pour réfléchir et n'être vu de personne, petit à petit s'est décidé à découvrir un peu plus tout ce qui l'entourait et reprend peu à peu des couleurs. En outre Éméric est également très sensible et rougit souvent à vue d'oeil pour une raison comme une autre, ne serait-ce que parce qu'il a regardé un peu trop longtemps quelqu'un ; on ressent aisément dans ses gestes hésitants et discrets qu'il est plutôt craintif et extrêmement timide, et si on est un peu observateur on remarque également qu'il tremble toujours légèrement, facile de supposer et même je dirais de confirmer que ce jeune homme est pour tout dire un froussard, évidemment... Mais il a parfois de quoi attendrir, même si ce n'est pas vraiment la meilleure arme puisque beaucoup chercheront plutôt à le tuer dans ce monde il faut croire. Ses grands yeux ronds qui lui donne un air innocent ne lui serviront à rien ici auprès de personnages tels que Ace sans doutes. Il a toujours une lueur d'inquiétude dans le regard, même lorsqu'il peut sembler rassuré il garde ce petit côté soucieux dans ses grands yeux émeraudes ; même ses sourires semblent toujours un peu pâles sur ses fines lèvres tremblant toujours un peu lorsqu'il prend la parole de même que sa voix douce et timide, comme s'il craignait des représailles de la part de celui duquel ses paroles atteindrait le creux de l'oreille... Il est si prudent et craintif qu'il tombe du coup énormément d'ailleurs, d'où les quelques égratignures qui peuvent parfois border son visage. Pourtant, il n'y a pas que sa maladresse qui explique les blessures sur le visage et le corps du garçon ; un esprit bien plus malveillant et bien moins prudent se cache en ce garçon. S'ils avaient dans le monde réel une apparence tout à fait semblable en tous points, à part leurs expressions, depuis qu'ils sont tombés dans cet autre monde l'autre esprit qui a investi le corps du garçon quelques temps plus tôt semble avoir été touché d'une quelconque "magie", ou plutôt une sorte d'anomalie dûe à l'effet d'amplification de l'illogisme dans le monde de Wonderland, si bien que les apparences des deux jeunes hommes sont maintenant quelque peu différentes pour ne pas dire... opposées. Enfin, parler de jeune homme pour cet esprit fou c'est plutôt étrange : celui qu'Éméric nomme Lucyfer, en effet, n'en est pas à son premier réceptacle ainsi qu'il le dit. Certes il aurait déjà investi bien d'autres personnes avant Éméric et n'a pas changé ses habitudes avec le rouquin, semblant même s'amuser à préciser que, comme tous les autres qui l'ont précédé, il mourra très jeune... Des pensées bien sombres, c'est exact, mais c'est ainsi que fonctionne Lucyfer, aussi cela n'étonne plus personne que le regard qu'aborde le rouquin soit particulièrement mauvais quand cet esprit prend le dessus. Il y pétille toujours une lueur étrange, entre l'amusement d'un enfant qui a trouvé un nouveau jouet et les mauvaises pensées d'un assassin, jamais vraiment sincère et à la fois toujours direct. Accompagné d'un petit sourire hautain ou d'une moue agacée, ce regard d'une profonde couleur améthyste décrit parfaitement le personnage que se trouve être le grand Lucyfer, prince des enfers. Enfin, prince des enfers, c'est une bien belle apelation pour ce qu'il est. Malgré le fait qu'il apparaisse bien plus résistant que son réceptacle - en effet Lucyfer présente une musculature plus confirmée et semble en bien meilleure santé - il n'en reste pas moins des plus faibles physiquement. Il prétend que cela est dû au fait qu'il a investi, avant tout, le corps de Éméric, et si en arrivant à Wonderland plusieurs de ses anciennes vies ont influencées sont présent corps, il n'en reste pas moins plus influencé par le corps d'un gamin de 17 ans faible et sans la moindre utilité. Aussi, malgré sa taille bien plus convenable que celle du garçon, il reste plus grand que large en effet, ses articulations plus particulièrement semblant trop fines la plupart du temps et son corps étant très visiblement plus souple qu'il n'est fort, on le remarque évidemment à sa manière de se mouvoir plus prudente et sinueuse qu'affirmée. Lorsqu'il prend le dessus à présent qu'il est à Wonderland, certains autres détails du corps d'Éméric semblent changer : son visage devient bien plus fin et plus mature, ses traits prennent un peu plus d'agressivité mais à la fois gagnent une certaine féminité qui semble particulièrement agacer Lucyfer, détestant plus que tout de ce fait attirer l'attention des hommes dont il déteste la compagnie quand ce n'est pas pour parler guerre, chaos et mauvaise augure. Son regard, ainsi que précisé plus tôt, passe du vert émeraude éclatant au sombre violet améthyste, et s'affine très largement pour donner ces yeux menaçants, parfois qualifiés d'yeux de vipère il faut l'avouer. Bien plus grand qu'Éméric puisque atteignant au moins la moyenne cette fois-ci même s'il ne la dépassera sans doutes pas du fait de la petite taille de son réceptacle, il se tient de manière bien plus désinvolte que son autre lui. Entre l'un qui se fait le plus petit possible, se tenant droit comme un piquet et l'autre qui se tient le moins droit possible pourvu que ce soit confortable, il est aisé de faire la différence entre l'un et l'autre, même quand Lucyfer prend le contrôle du corps tout en gardant l'apparence de Éméric. [Il est à savoir que Lucyfer ne peut prendre l'apparence de son réceptacle que tout au plus une ou deux heures.] Pour ce qui est du style vestimentaire, les deux jeunes hommes ne sont pas difficiles, même si Lucyfer fait visiblement très attention à comment il se retrouve habillé quand il prend le dessus. Éméric est innocent et naïf et porterait n'importe quoi pourvu que cela reste très pudique ; il favorise évidemment donc les vêtements larges qui cachent un maximum son corps et porte donc la plupart du temps un pantalon trop grand pour lui, un gilet chaud par dessus son débardeur et enfin une courte écharpe. Il ne se sépare jamais de cette dernière : en effet, une large cicatrice barre son cou. Il la cache le plus souvent, comme n'aimant pas ce dont elle proviendrait... Lucyfer, au contraire, prend un malin plaisir à l'exposer comme une balafre de guerre, préférant porter l'écharpe sur une épaule ou autour du poignet. De même, il n'aime pas être trop chaudement couverte et la plupart du temps porte le gilet d'Éméric autour de la taille ou sur le bras quand elle n'est pas tenue sur une épaule. Mais on reconnaitra surtout Lucyfer à un détail : si Éméric porte toujours des bottes par dessus son pantalon, son autre lui déteste les chaussures au plus au point et s'en débarrasse souvent, préférant marcher pieds nus, quand il ne garde pas les chaussures dans les mains pour s'en servir comme arme à distance. Après tout, tout est utile quand il s'agit de blesser... Pour être tordu, Éméric l'est plutôt deux fois qu'une. Pour être précis, si d'un côté on remarquera surtout le fait qu'il est désespérément froussard et inutile, on verra de l'autre côté une personalité bien distincte et problématique en Lucyfer. Éméric est un jeune homme aimable et timide. Plutôt distant, il craint de poser des problèmes avec Lucyfer et préfèrera donc la solitude au risque que les autres se mettent à le détester. Mais Lucyfer est celui qui a le mieux réussi à faire un portrait de ce genre de situation qui peut nous permettre de mieux étudier ce comportement d'Éméric : « Ce gosse est le pire des égoïstes, et de loin. S'il a si peur de faire mal aux autres, c'est pas parce qu'il se soucie d'eux, bien loin de là ! Ce morveux a peur que ça se retourne contre lui. Il a vécu dans une famille si tordue que tout ce qu'il a retenu c'est que quand on vous aime pas on se venge en vous faisant du mal. Crois-moi, ce minable n'a pas peur qu'il t'arrive le moindre mal parce qu'il passe le plus souvent son temps à se soucier du mal qui pourrait lui arriver à lui, s'il accepte la compagnie de quelqu'un il se basera surtout sur un argument de taille : la force de cette personne, parce que plus il - ou elle hein chuis pas tout à fait misogyne non plus les d'moiselle, je sais qu'il y en a qui savent frapper quand elles veulent - a de la poigne, et moins il a de chance qu'il lui arrive du mal et qu'un problème vienne détruire son quotidien en le menant dans le danger. Tu vois ? Il est si inquiet de ce qui pourrait lui arriver qu'il préfère que ce soient les autres qui aient des problèmes plutôt que lui, il est si méfiant qu'il croit que tout tourne au danger à tous les coins de rues ! S'il savait que Wonderland était un monde de guerre il ferait sans doutes une crise cardiaque... *soupire* Sérieusement, vous croyez qu'il s'est pas encore suicidé pour quoi ? Y'a trois raisons précises : d'abord avant il avait sa famille et le seul moment où il en a été libéré c'est pour se retrouver enfermé dans une pièce sombre dans laquelle il était totalement en sécurité et dont il préférait la place restreinte et la douce obscurité à l'idée d'une mort dont il n'est même pas sûr d'en ressortir en paix. Ensuite, il est évident que cette mauviette a tellement peur, est si froussard et inutile, qu'il n'a même pas eu le courage de se pendre, kuh kuh... Et enfin... tu ne le devines pas ? Ce minable cherche une main assez forte pour le tenir debout et un dos assez large pour lui servir de pare-vent, j'ai peut-être pas la gueule à l'emploi mais il est évident que cet insecte pense le contraire ! Il est faible, craintif et égoïste, c'est tout ce qui fait le caractère de cet idiot. » En effet, c'est tout ce que peut y voir quelqu'un qui lui-même craint cette idée de faiblesse... Toujours est-il que le sentiment répété de crainte du jeune homme et sa faiblesse sont en effet ce qui le caractérise le plus et son égoïsme est sans doutes la seule chose qui peuvent à minima les justifier. Mais malgré tout Éméric ne se résume pas seulement à cela. Il reste un doux rêveur, innocent et naïf, trop gentil au fond pour oser dire ce qu'il pense. Mais est-ce vraiment dû à sa gentillesse ou est-ce cet égoïsme qui cause sa crainte d'être en danger qui a alors provoqué ce côté inquiet pour les autres ? A dire vrai, Éméric est le principal inventeur de ce côté égoïste, Lucyfer n'ai fait que le pousser plus y penser encore, au point qu'il semble obnubilé par ce défaut qui le caractérise tant et panique dès que quelqu'un émet l'hypothèse d'avoir été mis en danger par un de ses actes. Il faut avouer que le rouquin craint autant l'idée d'être en danger que celle de rendre triste un de ceux qui l'approche, à croire qu'il ne sait pas choisir entre lui et les autres. « Ce rouquin est un petit indécis », disait une de ses voisine quand il habitait encore avec ses parents. « C'est un garçon bizarre qu'il vaut mieux ne pas approcher. Il semble avoir plus peur de se soucier de quelqu'un qu'autre chose, et comme il passe son temps à se soucier de tout il finit par paniquer ! Il s'est enfermé chez lui si longtemps que je ne sais même pas si il est encore vivant, mais si c'est le cas il vaut mieux ne pas le déranger, il n'a pas des pensées bien claires et pose des questions pas nettes. Vous ne vous rendez pas compte ?! Il a demandé à ma petite Sophie qui a à peine un an de moins que lui si elle avait déjà pensé à se tuer ! Ce gamin est suicidaire, y'a pas, je comprend pas comment des personnes aussi adorables que Marianne et Alexandre peuvent avoir engendré un enfant aussi étranger et malsain. » « Mais maman, Éméric m'a juste demandé ça parce qu'il s'inquiétait depuis que Damien lui avait parlé des suicides... » En effet, le côté soucieux du rouquin agit de manière différente sur chaque personne, et c'est sans doutes une des raisons pour lesquelles Lucyfer dit ne jamais s'ennuyer avec ce réceptacle, même si souvent il prétend qu'il aurait préféré quelqu'un de plus sûr de lui et surtout moins faible et pleurnichard. Pleurnichard ? Oui : Éméric est extrêmement sensible avant tout, c'est sans doutes ce qui le pousse à se soucier de tout, ceci se combinant évidemment à son passé a fait ce garçon trop inquiet qu'il est aujourd'hui. Il est très facile de lui faire ressentir diverses émotions, même si le seul à avoir réussi à l'énerver vraiment est Lucyfer. En effet, Éméric craint trop les représailles des autres s'il venait à se mettre en colère contre quelqu'un d'autre, mais il n'a pas peur de s'énerver contre Lucyfer tant qu'il sait qu'ils ont mutuellement besoin l'un de l'autre. En dehors de cela, vous pourrez voir Éméric dans toutes sortes d'états : triste, terrifié, gêné, paniqué sans aucun doute très souvent... Il faut dire que pour cela Éméric sait se débrouiller tout seul. « Je n'ai jamais compris », disait souvent sa mère, « pourquoi un garçon aussi prudent que lui réussi à se faire tout seul des frayeurs pas croyables. Il suffit qu'on émette une hypothèse pour qu'il invente les pires scénarios catastrophes qui soient ! S'il n'avait pas tant peur de sa propre imagination, il serait un formidable écrivain de livres post-apocalyptiques ! » On dit souvent cela avec le sourire, mais il est vrai qu'Éméric finit par inquiéter les autres à force de s'inquiéter et fait peur à son entourage quand il se fait lui-même peur. Enfin, selon la situation : il lui arrive souvent de se faire peur à lui-même en se rappelant qu'il a une ombre parfois, mais lorsqu'il se met à émettre des hypothèses sur une situation empirée à des points extrêmes, il finit toujours par faire peur à quelqu'un d'autre. En effet je reviens un peu avant, pour ce qui est de se "rappeler qu'il a une ombre" : Éméric est curieux et se laisse absorber par un peu tout ce qui l'entoure, surtout quand quelqu'un parvient à l'approcher malgré la barrière que peut faire Lucyfer ou son côté étrange - évidemment dans le monde réel un garçon aussi étrange qu'Éméric inquiétait parfois le voisinage mais à Wonderland il risque d'avoir la surprise de voir approcher bien plus de personnes - si bien qu'il lui arrive d'oublier certaines choses importantes. Il n'a pas une bonne mémoire en temps normale et oublie parfois pendant un court instant où il aurait été excité par autre chose d'autres choses très importantes. Pour ainsi dire, il serait même capable d'hésiter longuement si on lui demandait son prénom. Éméric a beaucoup de mal à mentir, alors n'allez pas imaginer qu'il hésite longuement parce qu'il essaye de mentir. Lorsqu'il ment, généralement cela se voit à son comportement : naturellement il rougit facilement et tremble toujours un peu, mais quand il ment c'est pire encore. Il devient si rouge et tremble tellement qu'on a l'impression qu'il suffoque. « Respire mon garçon ! », plaisantait parfois son père. Éméric oublie malheureusement bien souvent ce conseil il faut croire... Au contraire de lui, Lucyfer est bien plus complexe à cerner, et même si Éméric pense en avoir appris beaucoup sur lui depuis le temps il sait bien peu de choses en réalité. Il faut avant tout savoir comment était le tout premier Lucyfer : ce n'est qu'un esprit vide, blanc, sans sentiments ni personnalité propre. Il n'était rien d'autre qu'une sorte de feuille blanche, de CD vierge, il n'avait rien pour lui et se contentait de calquer le caractère de son réceptacle. Petit à petit au long de ses différentes vies il a "volé" des traits de caractères aux autres pour finalement totalement s'affirmer et, au bout de la cinquième vie, s'est totalement affirmé en tant que folie à part entière, qu'autre personnalité pour ainsi dire. Il s'est forgé un caractère et une personnalité, mais malgré tout connait bien peu de choses, ou beaucoup trop. Il s'est souvent arrêté à ce qu'il avait appris, et même si cela lui fait un savoir assez important sur de nombreuses passions qu'il peut avoir gardé - création des sabres, sculpture, dressage (dans le sens d'esclavage à l'époque évidemment), mais également chasse, théâtre (il s'intéresse surtout au jeu d'acteur), entretien de divers objets pour la plupart mécaniques, et plus récemment les sports de balles - il lui reste encore beaucoup à apprendre sur les "bases de la vie", comme certains sentiments ou notamment certaines valeurs. Il est bon de définir Lucyfer en quelques traits de caractères principaux : sa jalousie, sa passion et son manque de sincérité. Sa Jalousie : Lucyfer est pire égoïste encore qu'Éméric. En effet, si Éméric pensait à lui par soucis de ce qui pourrait lui arriver ou arriver aux autres, Lucyfer ne pense qu'à lui, le seul et unique lui-même, centre du monde et de sa propre attention. Il en devient même narcissique et s'en vanterai presque. Il ne considère pas qu'il a de défaut, ou plutôt accepte le fait qu'il n'a selon lui que des défauts en cette unique phrase qui est un peu devenue son dada quand on lui reproche quelque chose : « On considère souvent que la perfection est un défaut. En outre je ne suis fait que de défauts de la tête aux pieds en dehors du fait que je suis beau comme une dieu ; alors voilà : je suis Parfait. » Et ce genre de phrase, il trouve toujours le moyen de la placer, croyez-moi. Mais le point principal qui fait voir que Lucyfer est jaloux en dehors de son égocentrisme, c'est son côté "je ne partagerai pas". Même si c'est quelque chose qui n'est pas forcément agréable, souvent quand quelque chose lui arrive, quand par exemple il se fait insulter d'une certaine manière, se fait courser, qu'on tente de le tuer pour une certaine raison, il ne supporte pas que quelque chose de semblable arrive à quelqu'un d'autre de la part de la personne qui tente de lui faire ça. Il serait même capable d'être jaloux des autres personne à qui vivaldi veut couper la tête si celle-ci décide de le faire poursuivre pour qu'on lui coupe la tête, c'est dire à quel point il est jaloux. Et dans de telles conditions le rouquin peut devenir quelque peu dangereux, car certes il n'est pas non plus un exemple de douceur et de raison. Lucyfer est avant tout un assassin, un meurtrier, connaisseur des poisons et des armes il est un chasseur incontestable qui trouve toujours le moyen de tuer quelqu'un, quoiqu'il ait sous la main. Après tout, même avec un cure-dent tu peux tuer quelqu'un, si tu sais où planter ça et de quelle manière, c'est un bout de bois pointu comme tu peux en trouver partout... Là se présente sa Passion : Lucyfer est un passionné qui ne supporte pas qu'on conteste ses passions. Il ne supporte pas quand quelqu'un lui dit qu'un sport est inutile ou stupide, il ne supporte pas qu'on puisse supposer qu'une sculpture est mal faite quand lui la voit belle, il ne supporte pas qu'un acteur joue mal et gâche celui des autres, c'est dire si c'est pas un gamin insupportable au final notre rouquin. Il serait capable de se lancer dans un long et insupportable discours pour expliquer l'utilité de telle ou telle chose qu'il apprécie plus qu'une autre, considérant souvent tout ce qui est abstrait ou du moins pas humain plus important qu'une vie en elle-même, pouvant par exemple attacher plus d'importance à un don qu'à celui qui a le don lui-même ; c'est à peu près le seul moyen que vous pouvez avoir d'intéresser vraiment Lucyfer et de peut-être nouer d'autres liens qu'ennemis avec lui, sans pour autant tirer sur l'amour fou il ne faut pas rêver. Car en effet, Lucyfer ne s'intéresse pas aux vies mais plutôt au jeu qu'il fait d'elles. C'est là la plus grande passion de Lucyfer, et celle-ci remonte de ses toutes premières vies. Vous vous rappelez ce qu'il a dit à Éméric ? « Tant que tu n'auras pas trouvé le moyen de te débarrasser de moi morveux, ton destin est de mourir jeune et inutile. » Mourir jeune en effet car Lucyfer est un fauteur de trouble et surtout un amoureux du danger. Car plus on provoque, plus le danger approche, et plus vous avez de chance de vous retrouver dans la plus grande des boucheries. Lucyfer a découvert une passion dans le meurtre, il ne s'est jamais plus "amusé" que lorsqu'il était encerclé et tuait sans distinction ceux qui tuaient et s'entretuaient autour de lui. Il ne regrettera jamais autant qu'il regretta le temps des guerres et des boucheries. C'est aussi dans ses moments-là qu'il mourrait... Ainsi, Lucyfer a créé un étrange lui : pour lui, tuer, les boucheries, la Mort en elle-même est la seule véritable jouissance qu'il ait ressentie. Enfin nous pouvons parler d'un troisième trait moins certain : le manque de sincérité de Lucyfer. Lui-même n'est jamais sûr de ce qu'il dit, car en effet il ment constamment, autant à lui-même qu'aux autres. Les sentiments qu'il montre sont parfois pour ne pas dire le plus souvent ou même tout le temps fictifs. Il peut sembler s'énerver pour quelque chose et s'en foutre totalement en fait. La raison de tout ceci ? Manipuler. Lucyfer a découvert il y a de cela extrêmement longtemps une passion pour les marionnettes et ce qu'on pouvait leur faire et leur faire faire. Depuis, s'il ne peut jouir de la mort, notre prince des enfers s'amuse à manipuler le monde autour de lui. Il considère tous ces gens comme des marionnettes : des jouets qu'il peut jeter quand ils sont cassés. Et tout le monde devine ce que signifie "jeter" dans la langue de Lucyfer une fois qu'on a découvert sa passion pour la Mort... Il s'amuse tout particulièrement à faire penser aux autres qu'il n'est pas ce qu'il est vraiment, qu'il a en réalité des sentiments, qu'il est humain... Et au dernier moment se débarrasse de l'autre sans regret. Et si celui-ci revient comme un chien en essayant de le reprendre, de lui rappeler les bons moments et leurs sentiments, Lucyfer ne fait qu'en rire : lui, aimer, être passionné par un humain, ne serait-ce qu'apprécier un être vivant ? Impossible. Si vous croyez pouvoir le ramener à la raison, c'est impossible : Lucyfer n'a pas de raison, Lucyfer n'est pas fait pour avoir une raison, car Lucyfer est... la folie. Et c'est sans doutes sur ces derniers mots que l'ont connu ses prétendus proches. Avant de mourir.Note : Éméric évite souvent la compagnie des autres, mais craignant la solitude a fini par se faire accompagner un peu partout par un étrange animal de compagnie : une petite chauve-souris maladroite et sans nom qu'il a pris sous son aile et est le plus souvent partout où il va, bien souvent accrochée à lui. Le petit animal est aussi peureux que lui par ailleurs, surtout face à Lucyfer qui, dès qu'il apparaît, la fait fuir bien loin par sa simple présence. L'animal disparaît aussi longtemps qu'il se trouve présent, mais elle revient aussitôt qu'Éméric reprend ses esprits.Lucyfer a une histoire si longue... Et surtout, personne ne la connait, car en effet elle s'étale aux quatre coins du monde et de l'Histoire... Mais pour Éméric qui est un simple humain, c'est tout autre chose. Le jeune Éméric Chevalier est né dans une famille qui avait tout pour être normal. Il avait une mère douce, un peu sévère et qui tenait souvent la famille d'une poigne de fer, mais surtout très attentionnée envers le bien être de toute la famille, de tous les côtés. Quant à son père, c'était un joyeux luron qui avait fait les pires bêtises qui soient étant jeune et continuait de faire de mauvaises blagues encore malgré son âge avancé, mais sous la poigne de fer de sa femme il savait se calmer... tout en restant très complice avec son fils pour cacher une éventuelle petite bêtise. Mais Marianne et Alexandre Chevalier n'étaient pas tout à fait blancs, bien au contraire. Un an plus tôt avant la naissance d'Éméric, ils quittaient les rangs de la mafia locale pour laquelle ils avaient travaillé chacun à leur manière, et devenaient le petit couple modèle et le plus beau du quartier dans lequel ils venaient habiter, bien sur la grande place d'un petit village avec un voisinage aimable et attentionné. Mais tout n'était pas fait pour rester calme... Éméric grandit normalement dans un premier temps. Mais vers ses 14 ans, alors que tout allait pour le mieux pour la famille et que les seuls soucis d'Éméric étaient la façon dont il était vu par le voisinage et plus particulièrement un certain Damien, jeune leader des voyous du quartier qui était jaloux des liens d'amitié que le rouquin entretenait avec la timide et gentille Sophie, un tout au souci survint, un danger qui le mènera droit à la folie... - Spoiler:
- Par où tout a commencé
C'est un hurlement qui éveilla Éméric. D'où provenait-il ? Aucune idée. À qui appartenait-il ? Si Émy le savait il n'en serait pas là à se poser des questions. Mais c'était bel et bien un hurlement. Restait à savoir si cet hurlement entre la bête et l'Homme était un cri déchirant de douleur ou une simple expression de surprise. Il faut dire que le village dans lequel il habitait n'était pas des plus... tranquilles en un sens. Il s'était relevé d'un bond dans son lit surélevé en manquant de peu de se cogner au plafond. La lumière l'avait d'abord surpris, et il avait mis un peu de temps à s'y accoutumer. À présent, il était là, camoufflé dans l'ombre, attendant un signe ou un tout autre bruit qui lui confirmerait un éventuel danger. Peut-être avait-il rêvé au final ? Il était encore assez tôt, trop tôt pour qu'il y ait la moindre agitation. Il devait sûrement se réveiller d'un cauchemare dont il n'avait pour le moment aucun souvenir. Dehors, le soleil se levait à peine. Un léger mouvement se fit sous ses draps alors qu'il descendait du lit, le surprenant lorsqu'il toucha du bout du pied le sol glacé : une petite tête sorti derrière lui, une chauve-souris. Émy s'approcha de l'animal en la prenant délicatement entre ses mains. Il l'accrocha à une écharpe qu'il portait la plupart du temps pour cacher une large cicatrice dans son cou, puis l'enroula autour de son cou en laissant pendre l'extrémité de l'écharpe derrière laquelle se cachait la chauve-souris, avant de sortir discrètement de sa chambre tout en enfilant une chemise par dessus son débardeur qui faisait, entre autre, office de tenue de nuit. Les couloirs de l'étage supérieur de la maison n'étaient pas plus animés que les rues à cette heure-ci, et aucun son d'ailleurs ne témoignaient d'un signe de vie. Pourtant, sa mère était toujours levée très tôt. Quant à son père, dormant comme toujours jusqu'à l'heure de manger, il l'aurait entendu ronfler depuis longtemps. Inquiet, le jeune homme se glissa vers les escaliers en bois. Il évita, bien sur, la troisième marche qui craquait à chaque passage, puis, après une brève vérification de l'entrée, s'approcha de la porte de la cuisine qu'il poussa lentement. À terre, inconsciente, gisait sa mère, et, un peu plus loin, ne laissant paraitre aucun signe qui témoignerait de son état, il pouvait voir son père qui avait glissé le long du mur après un sale coup sur la tête. Émy écarquilla les yeux, terrifié à la vue du sang qui coulait à flot de ce crâne heurté violemment, mais il était trop tétanisé pour pouvoir crier : car, juste devant ses parents inconscients, se trouvait un homme de forte carrure qui semblait en escorter un, non pas frêle au point de ne pas savoir se défendre, mais qui semblait avoir son importance. Son profond regard semblable à l'océan croisa celui du jeune homme en un rien de temps. Surpris d'avoir été vu dès son arrivée près de la porte, Émy avait bondit en arrière et était tombé sur le séant, laissant enfin échapper un bref cri de terreur. Il aurait alors entendu un rire hautain derrière la porte alors qu'un pas lourd se rapprochait. L'armoire à glace ouvrit soudainement la porte, posant son regard obscure sur le jeune homme qui se trouvait face à lui. "C'est leur fils, déclara lentement l'ours après un bref regard. -Nous n'avions qu'à les éliminer, nous n'avons pas réçu d'ordre quant à l'enfant, avait fait l'homme hautain derrière «musclor» en se massant le front. Ne laisse pas de témoin : extermine-le." Un éclair noir s'était interposé sans attendre entre Émy et le grand homme. Cette fois-ci, le cri que laissa échapper le jeune homme fut direct, comme s'il avait retenu trop longtemps le précédent. Il s'était levé d'un bond, évitant de très peu la main que l'homme fort avait tendue à l'aveuglette, surpris par la chauve-souris qui lui avait bondit au visage avant de s'enfuir vers le plafond en quelques battements d'ailes, laissant à peine le temps à Éméric de se jeter sur la porte et de l'ouvrir à la volée en profitant du fait qu'elle avait été forcée un peu plus tôt. Il s'était jeté sur la place, terrifié : de tous côtés il y avait des rues et de grands espaces. S'il fuyait, il ne passerait pas inaperçu. Il fit volte-face pour s'enfoncer dans une ruelle quand une main l'attrapa par l'écharpe manquant de l'étranger. Il se retrouva soulevé par le géant, observé par lui et son partenaire... Un long silence... Ce fut un léger vibrement qui surprit les trois personnes. L'homme hautain glissa ses fins doigts rougis par son meurtre dans sa poche, en extirpant un téléphone. C'était une voix plutôt chaleureuse que l'on entendit venant du portable, mais le simple fait que cette voix féminine soit prise avec tant de respect par les deux hommes dégouta aussitôt Éméric. "Que puis-je pour vous ?, demanda l'homme dès qu'il décrocha, témoignant du fait que ce n'était sans doutes pas leur premier contact de la journée. Le petit ? Nous l'avons avec nous, effectivement. Non, évidemment. Oui, ils sont tous deux morts. Oui. C'est cela. Qu'il en soit ainsi. Dans une heure ?" Il fit signe au grand homme qui sortit de sa main libre un calepin de sa poche qu'il tendit à l'homme à l'air hautain avec un stylo qu'il empoigna pour prendre des notes. "Très bien, ce sera fait, poursuivit l'homme hautain. Avec la lettre, évidemment. Informez Madame qu'elle recevra le tout dans moins d'une heure." Il raccrocha en jurant, lâchant un long soupir, puis rangea le téléphone en se tournant vers son compagnon. "Changement de programme : le petit devient le colis."
En effet, un des groupes de la mafia à laquelle Marianne et Alexandre avaient appartenu était réapparu et, ayant laissé les deux adultes pour morts dans leur maison auraient enlevé Éméric, laissant une équipe de nettoyage de la mafia faire disparaître leur passage et menant donc le jeune homme dans un des bâtiments du groupe dans lequel il rencontre alors les différents membres du groupe, et plus particulièrement celle qui allait l'utiliser à son insu à des fins... d'expérience. - Spoiler:
La véritable cause
Émy frissonna en fermant les yeux aussi fort que ses paupières le lui permettaient. Il regrettait de ne pas avoir été assez intelligent pour fuire dès le début. Oui, il était un froussard, et il l'assumait. Mais s'il n'était même pas capable de jouer correctement son rôle de froussard, de quoi était-il capable au final ? Sa tante avait peut-être raison quand elle le traitait de misérable maladroit. Au moins, il y avait un avantage à être au côté d'elle : on ne risquait jamais de prendre la grosse tête, pour sur. Elle trouvait toujours le mot juste pour briser les rêves de quelqu'un. Bon, certes, ce n'était pas la joie mais, pour la première fois, Éméric aurait voulu être à côté d'elle plus que d'être enfermé dans ce coffre de voiture. Les deux hommes l'avaient abandonné il y a un moment déjà sur un parking dans leur véhicule pour aller voir une certaine "Séléné". Évidemment qu'Émy connaissait ce nom, où du moins il connaissait un personnage de ce nom : c'était une déesse de la lune. Combien de fois sa grand mère lui avait-elle parlé des divinités grecs et de ses préférés, les dieux et déesses de l'astre de nuit ? D'un autre côté, c'était peut-être pour cela qu'à présent Éméric avait une préférence pour la nuit et l'absence de lumière si ce n'est celle du clair de lune. Il ne s'en plaignait pas. Mais une fois de plus, penser à sa famille le rendit atrocement triste. Ses parents étaient morts, tués par les deux mêmes hommes qui l'avaient enfermé dans ce coffre de voiture, et il n'allait peut-être plus jamais voir l'insupportable tante Magalie, le maladroit Oncle Charles, la fanatique Grand-mère Fabienne ou même Georges, son parrain si peu digne de confiance au final malgré l'attention qu'il portait au jeune garçon dont il avait dû s'occuper maintes fois. Ça faisait vraiment mal de penser qu'on ne reverrait plus jamais ce mystérieux personnage qui mentait deux fois sur trois. Un sacré mythomane en somme, mais un homme sympathique et soigneux. Alors qu'il repensait à tous les membres de sa familles, Émy n'avait pas entendu les deux hommes revenir accompagné d'une femme. C'était surement celle avec qui l'homme hautain avait parlé au téléphone à en entendre sa voix douce que le jeune homme reconnu immédiatement lorsqu'il fut tiré de ses réflexions par le bruit de l'ouverture du coffre. Il aurait voulu se jeter hors de celui-ci pour s'enfuir mais il aurait tout de suite été attrapé par l'homme aux larges mains, et de toutes manières il tremblait bien trop pour ne pas risquer de tomber dès le début de sa course. Le visage de la femme lui apparut alors. Elle semblait vraiment gentille avec ses yeux saphir ronds comme deux boutons de chemise et sa peau délicate claire comme le visage d'une poupée de porcelaine, mais la voir au côté des deux hommes arracha une grimace au jeune Éméric : elle ressemblait à tout suaf à une personne sympathique dans telle situation. En voyant le "colis" comme l'appelaient les deux hommes, la femmes écarta les boucles brunes qui lui retombaient devant les yeux pour l'observer avec attention. "Un jeune homme roux ? Il ne ressemble pas à ses parents... Mais s'il était le seul enfant là-bas, ce doit être lui. Phosphoros, Hespéros, emmenez-le à Séléné. Je suis sure qu'elle saura vous récompenser." Phosphoros et Hespéros, allons bon, ils avaient de bien étranges surnoms dans ce groupe. Après la déesse de la lune, voici l'étoile du matin et l'étoile du soir, ou du moins les deux personifications de celles-ci. Enfin, pour une fois, Émy se sentait un peu fier de lui d'avoir ainsi retenu les leçons de sa grand-mère, même si ce serait inutile puisqu'il n'avait plus aucune chance à présent. Les deux "étoiles" s'approchèrent de lui et le tirèrent du coffre. Le plus fort le prit sur son épaule sans grande délicatesse comme s'il ne s'agissait que d'un sac à patate, ce qui lui valu de se faire réprimender par la femme aux yeux saphir qui lui ordonna de ne pas "abîmer le colis", alors que l'homme hautain refermait le coffre de la voiture. Ils se dirigèrent vers un vieil appartement où ils prirent l'ascenseur pour se retrouver, en toute discrétion, vers les étages du centre. Ils vérifièrent tout d'abord que le couloir était vide puis ouvrirent une des chambre les plus proches de l'ascenseur. Il firent entrer Émy avec l'homme hautain, puis refermèrent.Éméric se figea à la fois de terreur quant au fait qu'il risquait d'être à la fin de son "petit tour", mais aussi d'émerveillement : qui aurait pensé que dans un bâtiment qu'on pourrait presque définir de "désafecté" se trouvait un appartement de toute beauté ? Les meubles étaient surement très cher, et rien ne semblait sale. Tout était d'argent et de bois sombre ou de moquette bleue. Seul défaut que remarqua Éméric : les grandes fenêtres, bien que recouvertes que fins rideaux noirs surement pour cacher ce qu'il se passait à l'intérieur, laissaient passer trop de lumière. Au moins, il avait eu le temps de s'y habituer lors du court chemin de la voiture au bâtiment. Au fond de la pièce, loin des fenêtres, à la lumière d'une lampe, se trouvait une femme aux longs cheveux noirs et à la peau légèrement plus foncée que la moyenne des personnes qu'avaient vu le jeune homme jusqu'à maintenant - c'est à dire des peau vraiment très claires - qui semblait penchée sur des papiers importants. Pourtant, quand Émy et l'homme hautain entrèrent, elle s'en détacha presque immédiatement, ses fins yeux en amande scrutant les deux intrus entrés dans la pièce. "Tu es avec le petit ?" Sa voix dur obligeait le respect. Sans répondre, l'homme hautain poussa Éméric dans la pièce. Le jeune homme tramblait de tous ses membres mais fut bien forcé d'avancer jusqu'à la lumière des fenêtres. La femme l'observa sans bouger de sa place, puis fit signe à l'homme hautain de disposer. Bien qu'il n'en paraissait pas tout à fait d'accord, il sortit de la pièce, et ce fut l'autre femme qui entra. Elle alla sa poster à côté du bureau de la femme aux yeux en amande et déposa quelques dossiers qu'elle ramenait avant de se tenir silencieuse, en retrait. Celle qui avait demandé à l'homme hautain de sortir prit enfin la parole. "Éméric Chevalier, me trompé-je ?" Éméric sursauta, se sentant soudainement bien bête, mais le regard de la femme était si perçant qu'il se sentit presque obligé de hocher de la tête, timidement, sentant tous ses membres se crisper, aussi tendu qu'un ressort. Il n'avait aucune idée de ce qui lui arrivait, mais il avait bien trop peur de cela pour refuser quoi que ce soit à cette femme à la voix si dure. "Si je ne me trompe pas et selon les enquêtes d'Artémis ici présente, tu serais un garçon plutôt introverti et timide. Si je me trompe arrête-moi." Émy hocha doucement la tête. Évidemment, ces questions étaient plutôt étranges. Il ne voyait pas l'intérêt que pouvaient lui porter de telles personnes. Il aurait préféré ne pas avoir à répondre à quoi que ce soit de ceux qui avaient tué ses parents, mais rien que le fait de savoir que c'était peut-être la fin le poussait à vouloir avoir fait au moins quelque chose, même de très stupide. Peut-être avait-il une chance de survivre, qui sait ? "Tu es craintif, tu te fais aisément peur à toi-même, tu préfère l'obscurité et la solitude, tu as de bonnes connaissances mais une mauvaise mémoire, tu peux deviner quand quelqu'un te ment et ne sais pas mentir, pourtant, tu te laisses toujours marcher sur les pieds et n'ose pas dire du mal aux autres. Tu n'as pas d'autres proches que ta famille et ton parrain, ton premier réflex à ton réveil c'est d'aller voir ta mère ou de fermer les rideaux s'ils sont ouverts et tu abrites un rat. -Une chauve-souris, corrigea d'une vois timide Éméric. -C'est du pareil au même. -Désolé..." La femme regarda Émy avec surprise, puis fit signe à ladite Artémis d'approcher en lui tendant le dossier qu'elle lisait un peu plus tôt. "Ajoute qu'il est craintif et s'excuse pour un rien. -Bien, Dame Séléné..." Artémis prit le dossier et sortit. "Phosphoros ! Amène-le dans la salle noire, je souhaite rester au calme." L'homme hautain entra alors. Voir Phosphoros ainsi revenir fit de nouveau sursauter Éméric, mais il se laissa amener, bien que de force, dans une pièce carrée d'assez petite taille au bout du couloir que l'homme hautain ferma à clé, le plongeant dans une obscurité quasi-totale. Le silence retomba et plusieurs minutes s'écoulèrent, si ce n'était une heure peut-être... Ne sachant plus que faire, le jeune homme se glissa dans un coin de la pièce, se recroquevillant sur lui-même, expérant survivre. "Qu'ai-je fais pour mériter ça... ?"
Ainsi Éméric se retrouva enfermé dans une pièce totalement noire, avec juste un lit et quelques nécessaires pour vivre. Seul avec pour seule compagnie cette chauve-souris et parfois Artémis qui se chargeait de lui apporter à manger, de le questionner sur comment il allait... Elle semblait pourtant si douce. Mais ce soir-là survint la chose qui allait soudainement changer la donne... deux ans plus tard. - Spoiler:
- Le bon moment
Cela faisait bientôt deux ans. Suite à la lecture du "dossier" d'Éméric, Séléné avait laissé le jeune homme enfermé dans un deux pièce sombre où sa seule compagnie était sa chauve-souris et, parfois, Artémis qui lui apportait de quoi manger et vérifiait que tout allait bien dans son petit habitat. Il s'était torturé l'esprit pendant près de deux mois puis ne s'était plus posé de questions, vivant chaque jour comme le dernier. Après tout il ne savait pas s'il avait là eu le droit de survivre ou celui de mourir plus tard. Quel était leur but en l'enfermant ainsi ? Peu lui importait, il vivait. Il s'ennuyait, mais c'était une fois de plus une preuve qu'il vivait. Il était vraiment misérable à ainsi fuir, à avoir peur de tout, à ne penser qu'à son petit lui. Quel égoïste. Mais il se sentait bien comme ça, et il n'avait pas vraiment envie de changer. Ce jour-là, alors qu'il se prélassait sur son lit en appréciant l'obscurité et les battements d'ailes de sa chauve-souris qui détendait un peu ses muscles endoloris par l'inactivité, la porte s'ouvrit. Il était un peu tôt encore pour manger, à force d'être enfermé ici Éméric avait trouvé plusieurs moyens de compter l'écoulement du temps, et il en profitait un peu puisqu'il profitait de bien peu de choses de toutes manières. Effectivement, celui qui entra ce n'était pas Artémis lui apportant son repas, ni même un des deux autres qui venaient parfois, mais Hespéros. L'homme n'avait pas changé d'un poil, si ce n'est qu'il portait à cet instant un chapeau noir et une cravate alors que la première fois il s'était montré plus décontracté - sans doutes la raison pour laquelle il ne s'est pas présenté devant Séléné. En le voyant, ses souvenirs revinrent d'un coup, et le jeune homme bondit de son lit en se plaquant dans le coin de la pièce, la respiration coupée. C'était cet homme qui, avec son collègue surnommé Phosphoros, avait tué ses parents et avaient failli faire de même avec lui. Ils l'auraient fait si Artémis ne les avait pas appelé juste avant pour les prévenir du désir de Séléné de voir Éméric, pour par la suite l'enfermer sans plus de renseignement pendant deux longues années. Deux années perdues ! Deux ans à souffrir de solitude à cause de lui ! Lui qui l'avait rattrapé pendant sa fuite ! Hespéros regarda Émy d'un air sévère, et chercha de l'œil dans la pièce. Que cherchait-il au juste ? Il jura et sortit, refermant la porte derrière lui. Soudain, quelqu'un d'autre approcha de la porte. Émy bondit en arrière en pensant que cela puisse être Phosphoros, terrifié, mais lorsque la porte s'ouvrit, il découvrit Artémis, toujours aussi chaleureuse dans sa façon d'être et rassurante, malgré ses liens avec ces meurtriers. "Éméric ?", appela-t-elle. Elle avait toujours un peu de mal à s'accoutumer à l'obscurité des lieux. Éméric s'approcha prudemment, regardant la jeune femme d'un air méfiant. Bien sur qu'il avait déjà essayé de s'enfuir quand elle tentait de s'accoutumer à la lumière, mais les deux larbins ou un autre homme, surnommé Nyx - comme la divinité primaire de la nuit, bien que celle-ci fut une déesse et non un dieu, mais cela ne semblait pas l'affecter et ne faisait rire personne quand on le connaissait - et qui d'ailleurs portait bien ce surnom de par son apparence et son caractère sombre, avaient tôt fait de le rattraper et de le renfermer. La dernière fois qu'il avait tenté de s'échapper, c'était Nyx justement qui l'avait arrêté, et le plaisir sadique qu'avait éprouvé l'homme à le menacer alors qu'il était terrifié avait calmé le fuyard. Quand enfin Artémis fut accoutumée au manque de lumière, elle s'approcha d'Éméric, semblant plutôt proccupée. "Éméric, tout va bien ? -J-je crois... Qu'est-ce... qu'est-ce qu'Hespéros cherchait au juste ? -Rien de bien important. Il ne t'es rien arrivé dernièrement ?" Toujours la même question à chaque fois qu'elle venait. Elle revenait toujours dans les discussions, et quand Éméric lui demandait pourquoi elle lui posait cette question, elle lui disait toujours que ce n'était rien de bien important. Comme cette fois-ci avec Hespéros une fois de plus. C'était peut-être ceci qui lui avait fait perdre le goût des question. Éméric soupira en secouant la tête négativement pour toute réponse, et Artémis sembla une fois de plus déçue. "Pourquoi donc Séléné s'obtine-t-elle à te garder ? -J'aimerais le savoir aussi... balbutia-t-il. -Attends un instant, je reviens, tu n'as qu'à continuer à te reposer." Elle referma aussitôt la porte. Continuer à se reposer. Voilà près de deux ans qu'elle lui disais de continuer à se reposer et qu'il le faisait. Que se passait-il à la fin ? Enfin, cela partait d'une bonne intention. Soupirant à nouveau, il se traina jusqu'à son lit, s'étalant dessus en fermant les yeux. Il regarda une dernière fois avant de se préparer à dormir à nouveau le tissu à côté de son lit où il avait marqué avec un vieux stylo qu'il avait rétrouvé dans sa vieille chemise le nombre de jour qu'il était resté ici. Il avait marqué des pallier et s'était fait une sorte de calendrier. C'était presque le cinquième morceau de tissu qu'il utilisait. Il y a trois jours, il avait eu seize ans. Et oui, deux années de perdues depuis la mort de ses parents. Petit à petit, il glissa dans un sommeil profond en repensant pour la énième fois au peu de souvenirs de sa famille qu'il ne reverrait peut-être plus jamais. Son sommeil lui parut si profond cette fois-ci qu'il eut l'impression de partir ailleurs. Où ça au juste ? Il n'en avait pas la moindre idée. Même s'il s'imaginait bien des choses : l'espace, un nouveau monde, une nouvelle dimension, une autre maison, une autre pièce. Pourtant, ce n'était rien de tout cela. Il se retrouvait dans un étrange endroit plus obscure encore que tout ce qu'il avait vu jusqu'à maintenant, et il entendait une voix. "Alors tu as fini par toi aussi sombrer ? -O-où êtes-vous ?!, s'exclama Éméric en cherchant des yeux dans ce qu'il ne pouvait percer. -Quelle importance ? Cela ne t'avanceras à rien. -Qui êtes-vous ? Montrez-vous ! -Donne-moi ton nom et je te donnerai le mien. -J-je... Éméric. Éméric Chevalier. -Hum... Tu es encore jeune, Éméric, pour tomber dans la folie. -La folie ?!" Émy regarda autour de lui, paniqué. Que racontait donc cette voix ? Ce devait être un cauchemar, un malheureux cauchemar. "Allons Éméric, calme-toi donc. -C'est facile à dire ! Et qui êtes-vous à la fin ? -Je ne te l'ai pas dis ? Je suis ta folie. Tu es resté enfermé combien de temps Trois ? Quatre ans ? -Deux ans. -Tss, si peu de temps pour sombrer si jeune. Tu dois à peine avoir douze ans. -J'en ai seize. -Quelle importance ? -Je... désolé. -Ah ! et en plus tu es faible !" Émy rentra la tête dans les épaules. Celui qu'il entendait avait une vois moqueuse et dure, quelque chose de pas vraiment agréable, mais pas bien pire que ceux qu'il avait rencontré jusque là. Pourtant, ce qu'il ressentait envers cette voix, c'était une certaine familiarité. Comme s'il le connaissait. La folie ? Après tout, il en avait vu des choses, alors pourquoi pas cela ? "Qu'est-ce qu'il se passe au juste. -Tu deviens fou, répondit la folie. -Ça j'ai compris, mais qu'est-ce que tu fais là ? -Il y a différentes folies. Moi, je suis là pour abréger tes souffrances et te défendre." Émy frissonna. C'était dit d'une telle manière, sur le ton d'un assassin, aussi durement que Phosphoros lorsqu'il avait ordonné à Hespéros de le tuer après ses parents puisqu'ils n'avaient pas reçu d'ordres quant à la vie du jeune homme. La folie était-elle donc... meurtrière ? "Tu te poses trop de questions." Éméric sursauta. La folie voyait-elle donc dans ses pensées ? "Cesse donc de réfléchir, de toutes manières tu n'as pas le choix. Réveille-toi juste, ok ?" Le jeune homme ferma les yeux, ne comprenant plus rien. Il n'avait pas le choix. Le choix de quoi ? "Réveille-toi."
A partir de ce soir où il semblerait qu'un expérience se soit enfuie, la folie s'éveilla dans l'esprit du jeune Éméric. Une folie qui ne semblait pas vouloir la paix comme lui la cherchait et qui allait par ailleurs beaucoup intéresser Séléné, la dirigeante du petit groupe de ce bâtiment qui avait insisté pour l'étudier en tant qu'expérience. - Spoiler:
- Le sort en est jeté
Éméric ouvrit les yeux. Ce qu'il s'était passé après son rêve avec la folie ? Rien. Ce n'était sans doutes qu'un mauvais rêve dû à son inquiétude. Cela faisait depuis près d'un mois. Il ne savait pas s'il devait en parler à Artémis. Est-ce qu'un cauchemar avait son importance ? C'était bête de penser à cela, et puis Artémis n'était pas sa nourrice après tout, pourquoi devrait-elle savoir tout cela ? Un mois qu'il avait fait le premier rêve, un mois qu'il avait passé à le voir, ou plutôt à l'entendre tous les soirs. Il avait peur en un sens, très peur que cela finisse par vraiment le rendre fou, à moins qu'il ne le soit déjà. Il se releva dans son lit, suant de terreur, s'adossant au mur. Tous les soirs c'était la même chose, cette résonance meurtrière dans la voix, cet arrière-goût en un sens qui lui rappelait Phosphoros et Hespéros avant qu'ils ne tuent ses parents. Pourquoi devait-il toujours il y repensé ? Quelqu'un s'approcha alors de la porte, le sortant de ses pensées tortueuses. Quelle heure était-il ? Pour qu'il y ait les premières agitations, il devait être plus tard que six heures, peut-être que si c'était Artémis c'est qu'il était huit heures. Effectivement la porte s'ouvrit, mais la femme qui se trouvait sur le pas n'était pas Artémis, mais Séléné. Celle-ci apportait le sachet qui devait contenir son repas, mais aussi un document dans son autre main. Surpris de la venue de cette étrange personne à la fois terrifiante et respectueuse pressa Éméric qui se leva aussitôt, s'arrangeant comme il le pouvait. "Que fais-tu ?", lui demanda la femme. Très gêné d'avoir mal fait, Émy hésita. Séléné lâcha un de ses rires hautains qui lui allaient si bien, s'approchant de lui en ré-ébouriffant les cheveux roux que le jeune homme avait tenté tant bien que mal de rabattre un peu plus tôt, puis elle posa le sachet sur le lit, prit un stylo et commença à feuilleter les dossiers. "Cela fait depuis un long moment hein ? Près de deux ans déjà... Tu as quel âge maintenant ? 14 ? 15 ans ? -16 ans, corrigea timidement Éméric. -Tu en parais moins. C'est peut-être un avantage. Toujours est-il qu'Artémis m'a dit que rien ne s'était passé, n'est-ce pas ? -Euh, rien de réellement anormal... -Rien de rien ?" Séléné plongea son profond regard noir dans les yeux émeraude du jeune homme. Celui-ci hésita un instant, n'osant pas vraiment lui mentir. "J'ai juste fait un mauvais rêve. -Quel mauvais rêve ?, insista-t-elle. -Je... une voix. Il faisait sombre, je ne faisais que l'entendre. Ça fait déjà un mois mais j'en rêve tous les soirs. Moins intensément que la première fois. -Et tu connais cette voix ? Est-ce ton père, ton oncle ? -Non. Il a dit..." Éméric s'arrêta, semblant tout d'un coup incrédule. Il ne croyait pas trop à ce qu'avait dit cette voix. Et puis, après tout, ce n'était qu'un mauvais rêve. Pourquoi Séléné s'intéressait-elle donc à cela ? Elle aurait presque parut être une psychiatre avec de telles questions. Elle continuait de le regarder avec insistance. "Qu'a-t-il dit ? -Que... qu'il était ma folie, quelque chose comme ça..." Séléné hocha la tête pensivement. Elle qui était pourtant si précise et qui avait toujours les réponses à tout et toutes les décisions en tête, la voir ainsi réfléchir déstabilisa un peu Émy, même s'il n'en dit rien, continuant de la regarder avec curiosité. Que voulait-elle ? "Bien, je pense que ça ira. Mange donc, je retourne à mon bureau. Artémis s'occupera de toi ce midi, elle avait autre chose à faire pour le moment." Émy hocha la tête en la regardant sortir et refermer cette vieille porte sur la sombre pièce. Bien sur qu'il avait déjà tenté de l'enfoncer, mais même si elle paraissait bien, vieille et que la poignée était simple, elle était bien plus résistante qu'il n'y paraissait. Il lâcha soudainement un rire, sans même s'y attendre. "Alors, tu veux sortir ?" Était-ce lui qui avait dit ça ? Certainement pas. Mais cette voix qui avait soudainement changé, il la reconnaitrait entre mille : c'était la voix de sa folie. Il lâcha un nouveau rire en prenant le sachet, l'air de rien, empoignant aussi au passage le vieux stylo d'Émy en se dirigeant vers la porte. "Tu paniques bien trop, c'est pour cela que tu te fais attraper. Regarde l'artiste et laisse faire." Il se bricola un outil avec le stylo, puis s'attela à la tache. Un cliquetis survint bien vite, lui arrachant un sourire victorieux alors qu'il poussait la porte qui s'ouvrit sans difficulté dans un lourd silence. Cela aurait pu paraitre impossible, mais les fous n'étaient-ils pas capables de faire l'impossible ? "J'en ai marre de cet endroit, maintenant c'est moi qui passe à l'action." Éméric plongea alors totalement dans l'obscurité... et ne se réveilla que bien plus tard, vivant et enfin libre.
Évidemment, la folie n'allait pas attendre qu'on s'intéresse trop à elle pour s'enfuir. Et, un mois à peine après son apparition, la folie prit le dessus sur Éméric... et s'évada des murs du bâtiment des expériences de la mafia. Il s'enfuit, fuyant loin de tout cela, et Éméric se réveilla ... plus tard, dans une ville éloignée mais qu'il connaissait : la ville où habitait son oncle, sa tante et son parrain, sa dernière famille. Il allait pouvoir reprendre une vie normal, se trouver des amis... C'était sans compter sur Lucyfer, sa folie, qui s'éveilla à nouveau... - Spoiler:
- Tenter de fuir l'inévitable
Ce qu'il se passa suite à sa fuite, Émy ne peut en dire que quelques mots : il avait passé deux jours enfermés au fond de son âme, l'autre partie de lui-même avait prit le dessus. Pourtant, il était sur du temps qui s'était écoulé. Et quand il avait retrouvé contrôle de son corps, il ne restait que des bribes de mots prononcés par sa folie qui lui venaient à l'esprit. Il s'était retrouvé sous un pont, sans aucun souvenir des précédents évènements, avec pour seul repère le fait qu'il connaissait cette rue : il était vers le sud d'une ville éloignée, non loin de chez sa tante. Sans savoir pourquoi ni comment, il s'était immédiatement levé pour aller la bas, ne se posant aucune question. Il en avait perdu l'habitude. Il aurait voulu redevenir normal... En arrivant, il avait trouvé sa tante en train de discuter avec son parrain, Georges. L'homme était venu discuter avec elle comme régulièrement, ainsi qu'il le raconta au jeune homme un peu plus tard, depuis la mort de ses parents. En voyant Éméric, les deux adultes s'étaient précipités sur lui, soulagés d'enfin le retrouver alors qu'ils le pensaient emmené loin, bien loin d'eux, ou pire... aurait-il donc mérité de recevoir le même sort que ses parents ? Ce matin-là, dans son lit, il avait pensait que oui... "Eh, Émy..." Éméric releva soudain la tête de ses pieds, se tournant vers son ami qui le regardait d'un air curieux. Ils rentraient simplement ensemble chacun chez soi, toujours silencieux, quand ce dernier décida d'enfin briser la distance. "Dis-moi, je ne t'ai jamais demandé mais, pourquoi es-tu arrivé en cours d'année ?", lui demanda son ami. Éméric pinça les lèvres, inquiet. Devait-il lui dire que ses parents étaient mort, qu'il avait été kidnappé, qu'il était fou et que c'était son autre partie qui l'avait sauvé ? Il était à l'origine schizophrène à présent, il ne pouvait se permettre de le dévoiler. En le voyant si perplexe, son ami sourit d'un air désolé. "Laisse tomber, tu n'es pas forcé de me le dire. Après tout, ça ne me regarde pas, n'est-ce pas ? -Si, enfin, non, pas vraiment, mais... On est amis, non ? -Émy, même si tu ne me disais rien, moi je te considèrerais comme un ami. Sois tranquille." Éméric sourit, avançant un peu. Il avait vraiment envie de lui en parler, mais d'un autre côté, il avait un peu peur. "Sinon, ta grand-mère, ça va ?, demanda-t-il d'un air distrait. -Oui, on peut dire ça comme ça. Elle a perdu quelque chose alors elle est un peu inquiète et agitée, mais ça va. Et toi, tu ne m'as jamais parlé de ta grand-mère. -Je l'ai peu vue dernièrement, et je le craignais un peu à dire vrai... Quand je parle avec elle, on en vient toujours au sujet des divinités grecques, mais on va dire que moi j'ai eu une petite altercation avec... euh... des sujets grecs." Il faisait, bien sur, allusion à Séléné et son groupe. Leurs surnoms le terrifiaient à présent. Il n'avait même pas osé en parler à la police, il s'était contenté de parler d'un groupe de gens qui l'avaient enfermé après avoir tué ses parents, voilà tout. C'était stupide, mais il avait peur qu'ils le retrouvent et le tue pour les avoir dévoilé à d'autres. Son ami rit un peu à sa remarques. "M'en parle pas, avec la mienne on en revient toujours au sujet du christianisme ! Dieu, Satan... Non pas que je lui en veuille, chacun croit à ce qu'il veut, mais je me serai bien contenté du strict minimum. Peu m'importaient les noms de chaque ange et ange déchu. -Ange déchu ? -Rejetés par le ciel, fit son ami d'une voix monotone. Entre autre, le plus célèbre est Lucifer, celui qui devint celui que l'on nomme Satan. -Le diable. -Entre autre." Éméric se laissa glisser dans ses pensées en pensant à ces nouvelles découvertes. Lucifer... En un sens, sa folie était un peu comme son diable, mais pouvait-il la nommer ainsi ? Ce n'était pas tout à fait cela. Il était comme lui, mais à quelques détails près. Lucyfer était Lucifer à une lettre près. Oui, Lucyfer était un nom qui définissait bien sa folie. Il y pensa avec un petit sourire en coin, ce qui sembla intriguer son ami. "Émy ? -Désolé, je pensais à autre chose. Dis-moi, j'ai un sujet que je devais rendre à un professeur, tu t'y connais en schizophrénie ? -En schizophrénie ? On t'en demande beaucoup dis-moi... -J'avoue que j'ai choisis le sujet moi-même, ça m'intriguait un peu. J'ai un... frère qui est schizophrène." Son ami hocha lentement la tête en réfléchissant. Qui sait, si il lui en parlait un peu, il trouverait peut-être le moyen d'en sortir, d'échaper à Lucyfer. Quelqu'en fusse le temps qui passerait. Un, deux mois... Ce fut ainsi qu'il se retrouva à suivre des discutions toutes autres avec son ami sur le sujet de la schizophrénie. Deux mois s'écoulèrent autour de ce sujet, et au bout des deux mois, petit à petit, Émy rêvait de moins en moins de Lucyfer. De moins en moins. Finalement, il en revint à une vie normale.
Quatre mois s'écoulèrent normalement, quatre mois où il vivait enfin en bon garçon. Quatre mois... cinq mois aurait pu arriver plus vite mais, malheureusement, ce n'en fut pas le cas. Un matin, il ne se réveilla pas, et, il en est sur, un mois s'écoula où il resta dans l'obscurité. Lorsqu'il s'éveilla, tout son monde s'était écroulé. Sa peau pâle était recouverte de cendres, et il avait mal à la tête. Quel monde l'entourait ? Il ne le connaissait pas. Lucyfer avait encore fait des sienne, il avait prit les commande et l'avait mené... Au Royaume de Coeur. (Trop long ><)
Dernière édition par Éméric Chevalier le Mar 21 Fév - 21:44, édité 6 fois |
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